Sortez les trompettes et les robes violettes, c’est la Semaine Sainte au Guatemala ! Considérée comme la plus grande fête du Catholicisme, la Semaine Sainte prend une ampleur sans égale dans ce pays d’Amérique centrale.
La Semaine Sainte ? Quesaco ? Un certain nombre d’entre vous connaissent sûrement sa signification. Certains jeûnent peut-être pendant les 40 jours du Carême. Mais pour ceux qui n’auraient jamais eu de cours de catéchisme ou qui auraient besoin d’une petite piqûre de rappel, la Semaine Sainte célèbre la Passion du Christ, sa mort ainsi que sa résurrection. Elle commence le dimanche des Rameaux, jour où Jésus franchi les portes de Jérusalem et s’achève le dimanche de Pâques, jour de la résurrection du Christ.
Semaine fériée, rues piétonnes, processions quotidiennes, mais aussi milliers de pénitents, cultes païens sans oublier les dimanches de Carême qui ont lieu les semaines précédentes... on vous livre ici tous les secrets de ces grandes festivités au Guatemala.
« C'est un mélange de senteurs, de couleurs et de sentiments ! Tu entends la musique et tu la sens dans ton corps, puis tu sens l'odeur de l'encens et tu vois les gens pleurer autour de toi » - Norman, guide Guatémaltèque à propos des dimanches de Carême.
La Semaine Sainte au Guatemala
La Semaine Sainte au Guatemala occupe une place toute particulière dans le cœur des Guatémaltèques. Les préparatifs commencent dès le début du carême, 40 jours plus tôt ! Le pays entier s’agite, se prépare, notamment à Antigua, où se déroulent les processions les plus célèbres du pays.
Les jours les plus importants sont le dimanche des Rameaux, le Triduum pascal et le dimanche de Pâques. Cependant, toute la semaine est fériée et les villes voient défiler chaque jour différentes processions dans ses rues devenue piétonnes pour l’occasion. Ces dernières sont recouvertes de tapis éphémères, appelés « alfombras », aux superbes motifs, réalisés par les habitants. Très colorés, ils sont composés de fleurs, sciures, de fruits… Chaque habitant embelli sa maison, les fontaines et les places sont elles aussi plus fleuries que d’ordinaire. Les processions les plus impressionnantes ont lieu à Antigua.
Le dimanche des Rameaux
Le dimanche des Rameaux correspond au jour de l’arrivée de Jésus aux portes de Jérusalem. Après un long voyage à travers le désert qui dura 40 jours (correspondant aux jours de carême observés dans la religion catholique), il est acclamé par la population : c’est le premier jour de la Semaine Sainte. La procession débute tôt dans la journée et se fini tard le soir. Elle se compose de plusieurs milliers de personnes. La parade romaine joue différentes musiques funèbres, les premiers paroissiens vêtus de violet, couleur de la pénitence, répandent une forte odeur d’encens avec leurs encensoirs. Arrivent à leur suite d’autres pénitents portant une impressionnante statue de Jésus représenté portant sa croix et entouré de petit angelots. Quelques mètres derrière, les femmes portent fièrement un palanquin représentant la vierge Marie. Faire part de la procession est un véritable honneur pour les Guatémaltèques.
Le Triduum Pascal (jeudi, vendredi et samedi)
Le Triduum Pascal comprend trois jours saints : du jeudi au samedi. Le jeudi correspond au dernier repas de Jésus, la Cène, où il invite ses apôtres à partager sa table, même Judas, qu’il sait coupable de trahison. Le samedi, quant à lui est un jour de deuil et les processions ne débutent qu’en fin de journée avec la Vigile pascale. Ces trois jours sont les plus importants de la Semaine Sainte. Cependant, le plus grandiose est sans l’ombre d’un doute le vendredi saint, jour de la crucifixion du Christ.
On se rend déjà compte de la force de la foi des Guatémaltèques lors des précédentes processions, portant sur leurs épaules les sculptures de bois de plusieurs centaines de kilos. Mais lors du vendredi saint, c’est un abandon total de soi que sont prêts à vivre les pénitents pour revivre la Passion du Christ et l’accompagner à travers ses souffrances. La Passion du christ correspond aux différents supplices que Jésus a subis lors de son arrestation et qui aboutissent à sa mort sur la croix. Les processions sont saisissantes : les pénitents portent une sculpture de Jésus sur la croix, couvert de (faux) sang. On remet aux enfants des cotons afin d’essuyer le sang de la statue. Il est certaines villes au Guatemala où un local enfile même le rôle de Jésus afin de personnifier le Christ. La procession est longue, elle débute vers 4h du matin pour se finir à 15h. La musique est solennelle, presque lugubre. Des milliers de personnes sont dans les rues. On entend ici et là des prières, les gens se signent au passage de la procession. C’est également le jour où les plus belles alfombras sont réalisées. Dès la fin de la processions du jeudi, les habitants s’activent afin de réaliser les plus beaux tapis pour celle du lendemain.
Le dimanche de Pâques
Le dimanche de Pâques est quant à lui, plus joyeux que les jours précédents : le Christ est ressuscité ! L’événement principal a lieu dans la nuit du samedi au dimanche, c’est ce que l’on appelle la nuit pascale. La procession dure toute la nuit, entre le crépuscule du samedi saint, jusqu’au lever du jour le dimanche de Pâques. Tout le monde est habillé en noir, signe de deuil. Cette procession de la Lumière mène les fidèles dans l’église, jusqu’alors plongée dans l’obscurité et on allume le nouveau cierge pascal. Le cierge pascal est un cierge tout particulier à la religion chrétienne. Engravé de différents symboles, il reste allumé durant toute la période de Pentecôte. Cette dernière commence le dimanche de Pâques pour se finir 50 jours plus tard. Ensuite, il sera utilisé pour les baptêmes et funérailles jusqu’au samedi saint de l’année suivante.
Les dimanches de Carême
Maintenant fermez les yeux, et imaginez. Le sol est recouvert de tapis de fleurs et de sciures, les alfombras, sur lesquels la procession passera bientôt. Les habitants de chaque quartiers se sont réunis durant des heures afin de réaliser les plus beaux tapis possible. Les rues frémissent d’excitation. Tout le monde est dans les rues, la ville est rendue piétonne pour la journée. Tout d’abord vient le son : au loin on entend la fanfare funèbre qui se rapproche. Puis, vous l’apercevez : une foule violette se déplace lentement dans votre direction. Ce sont des pénitents qui ont l’honneur de participer à la procession.
En tête du cortège, des Antigüeños de tous les âges répandent des nuages d’encens : des enfants de 10 à 12 ans, des adolescents, des adultes... À leur suite, les pénitents portent sur leurs épaules de grandes sculptures de bois représentant différentes icônes religieuses. La plus importante que vous verrez passer est un palanquin de bois représentant Jésus et la croix. Les hommes soufflent, leurs visages se crispent sous le poids du palanquin qui peut atteindre jusqu’à plusieurs centaines de kilos. Ils se relaient tous les 100m afin de partager le poids qui pèse sur leur épaules. Les femmes, elles aussi, portent un palanquin un peu plus léger, représentant la vierge Marie. Bien que visiblement moins lourd, l’avancée est dure sous la chaleur. Pied droit, pied gauche, les palanquins tanguent au rythme de la procession. Cette dernière défile, ne laissant derrière elle qu’une fine poudre colorée… reste des alfombras sur lesquels on a marché.
C’est comme si vous étiez en en pleine Semaine Sainte. À une exception près.
En réalité, nous sommes un dimanche de Carême, à Antigua. Ces cinq dimanches qui ont lieu durant la période de carême sont en effet des jours de fêtes. Chaque cérémonie est dédiée à une étape de l’histoire biblique. Précédant la Semaine Sainte, les processions servent comme de répétition générale. Pour autant, les Guatémaltèques les considèrent avec tout autant de respect et de passion que celles de la Semaine Sainte.
Cela vous tente ? Puraventura vous amène assister à cet événement spectaculaire lors de votre voyage au Guatemala. Vous serez en effet à Antigua lors du quatrième dimanche de Carême et le circuit a été spécialement aménagé pour que vous puissiez y assister. Comme quelques images valent parfois plus que des mots, voici une vidéo pour achever de vous convaincre :
« Ce qui m'a frappé c'est cette montée entre les tous petits, les adolescents, les hommes puis les femmes. C'était profondément religieux. Mais joyeux avant tout. C'était la fête dans le sens propre du terme. » Paulette et Jean-Pierre Bouzerma voyageurs Puraventura - à propos du dimanche de Carême.
Maximón
À ne pas oublier : le Guatemala n’a pas toujours été chrétien. La conquête espagnole et le processus d’évangélisation ont poussés le peuple guatémaltèque à assimiler la religion catholique. Certaines communautés se sont donc adaptées, dissimulant sous couvert de la religion chrétienne, leur véritables divinités païennes. Le résultat ? Des divinités complexes, à la croisée de la culture maya et catholique. La plus célèbre est celle du Maximón. Figure aux multiples facette, il peut prendre à la fois la forme de Saint Pierre, Saint Michel tout autant que Mam, ancien dieu maya. Certains affirmeront que le Maximón est un mélange entre Saint Simon et le dieu Mam (d’où son nom). D’autres vous diront que ce n’est qu’une mascarade de l’église et que le Maximón est un vestige des plus anciennes croyances locales.
Dans tous les cas, le Saint Maximón n’est pas un saint comme les autres. Ce qu’il préfère ? Le cigare, l’alcool, les beaux atours… A Santiago Atitlán, où son culte est encore très fort, les habitants et touristes viennent en nombre toute l’année afin de lui laisser des offrandes et prier. Une autre particularité du Maximón : il loge chez les habitants du village. En effet, chaque année le Maximón est déplacé chez une nouvelle famille, qui aura l’honneur de s’en occuper durant une année. Où se cache le lien avec la Semaine Sainte ? Figurez vous que le Maximón prend part à la procession de la nuit pascale ! Suivant discrètement le palanquin représentant le Christ, il l’abandonne juste avant son entrée à l’église pour se rendre directement chez son nouvel hôte. Vous aurez l’occasion d’aller lui rendre visite lors de votre circuit au Guatemala !
Vous l'aurez compris, la semaine sainte, c'est l'événement à ne pas manquer au Guatemala. Et s'il est compliqué d'y organiser un tour complètement dédié, assister à un dimanche de carême vous plonge dans cette ambiance à la fois si intime et si puissante. Ne manquez pas cette occasion avec nos circuits de 15 jours au Guatemala.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter Mathilde qui se fera un plaisir de vous répondre par téléphone : 01 76 38 00 79 ou par email : valentine@puraventura.fr !